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Migration vers l’Industrie 4.0 : L’inévitable transition


De nos jours, robots autonomes, réalité augmentée, cloud, Big Data, Internet industriel des objets, simulation et fabrication additive sont autant de technologies qui émergent et qui s’intègrent progressivement pour révolutionner l’industrie et la propulser vers l’industrie 4.0.


Même si durant les trois dernières décennies, le monde de l’industrie a connu un ralentissement en faveur des secteurs des services à forte valeur ajoutée basée sur les TIC. Grâce aux nouvelles technologies, l’intérêt et les tendances s’orientent de nouveau vers l’industrie aussi bien pour les industriels eux-mêmes que pour les spécialistes des services intelligents.
Selon l’Agence de promotion de l’industrie et l’innovation (Apii), «la migration vers l’industrie 4.0 est de nature à faire bouger les lignes grâce à une panoplie de technologies phares en perpétuel renouvellement. Cette nouvelle vague technologique est porteuse d’une transformation radicale des métiers industriels avec un potentiel substantiel de changer à jamais les processus de production et les relations entre l’homme et la machine. Elle est aussi à l’origine du bouleversement des modèles industriels classiques organisant les relations entre les fournisseurs, les producteurs et les clients».
Quels sont les fondements de cette course à l’innovation dans l’industrie 4.0? Quels sont les opportunités à saisir et les défis à relever pour les pays et les entreprises? Quelles orientations et quelles politiques gouvernementales en faveur de l’industrie 4.0? Comment la Tunisie se positionne-t-elle par rapport à cette révolution? La formation, les qualifications et le capital humain en Tunisie représentent-ils réellement les vrais atouts de la Tunisie dans ce domaine?

Usines intelligentes
Selon les expertes de l’Apii, Mme Achwek Ben Hassine Ghozzi et Héla Chebbi, les objectifs stratégiques de tout entrepreneur sont la survie et le développement de son entreprise dans un environnement très concurrentiel. «Ces objectifs ne peuvent se réaliser sans un appareil productif innovateur qui permet de se positionner sur des produits complexes et à forte valeur ajoutée».
A l’aube d’une quatrième révolution industrielle, les pays émergents cherchent à remédier au modèle de croissance et de développement polluant et au gaspillage des ressources.
Cette révolution réunit des systèmes numériques, physiques et biologiques, celle-ci va transformer toute l’organisation de l’activité économique mondiale (production, distribution, consommation, information…).
Avec l’émergence de l’innovation et des nouvelles technologies de l’information et de communication, le paysage de la croissance économique mondiale s’apprête à connaître des bouleversements d’ampleur qui affecteront des impurs de production et de la chaîne de valeur.
Dans ce contexte, la notion de «smart industrie» correspond à de nouvelles procédures d’organisation industrielle dont l’objectif est la mise en place d’usines intelligentes capables d’une plus grande adaptabilité entre les processus de production et d’une allocation plus efficace des ressources, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle révolution industrielle basée sur l’hyper-connectivité.
L’industrie intelligente est aussi un noyau autour duquel il y aura tout un changement au niveau de l’écosystème qui devrait avoir une vision futuriste et flexible.
Ainsi, «dans le cadre de la «Smart industrie», on ne parle plus d’industrie et de service comme étant deux secteurs séparés. Le service dans cette industrie est considéré comme facteur de production, «un capital TIC» en mesure d’accorder plus de valeur ajoutée et de compétitivité à l’output», ajoutent les expertes de l’Apii.

Double tranchant
Le World Economic Forum décrit cette révolution comme un Tsunami d’avancées technologiques qui va transformer l’économie mondiale.
Comme toute révolution, l’industrie 4.0 est à double tranchant, elle a un impact positif et un autre négatif. En effet, «plusieurs industriels ont des réserves au sujet de l’impact qu’il pourrait avoir, essentiellement, sur le marché du travail par le fait que le facteur travail sera remplacé par le facteur capital».
Les expertes estiment que les créations de nouveaux emplois seront à l’ordre des promesses déclarées et ne sont pas forcément des emplois, peut-être que la réalité même de l’emploi qui avait succédé au travail du XXIe siècle est amenée elle aussi à disparaître dans ce grand chamboulement technico-économique.

Futurs métiers industriels
C’est dire que l’industrie 4.0 constitue une opportunité pour la Tunisie pour renforcer son industrie et pour conserver, voire développer de futurs métiers industriels.
L’Etat tunisien s’oriente, en effet, vers une nouvelle stratégie basée sur l’innovation et le tout numérique et le Smart, tel le Programme Smart gouvernement, qui a pour mission «intégrer, ouvrir et concentrer l’administration autour de ses usagers par l’appropriation du numérique», à travers le développement du commerce électronique et l’orientation vers le B2C dans le but d’une meilleure compétitivité, productivité et intégration des entreprises, outre la promotion de la Tunisie comme hub de l’offshoring et une plateforme de compétences pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, par le biais de «Smart Tunisia», dont le coût est estimé à 1250 millions de dinars, avec un objectif de créer 50 mille emplois durant les cinq prochaines années. À ceci s’ajoute le placement de l’innovation et de l’entrepreneuriat au cœur du numérique et de la transformation digitale via le développement de solutions créatives et fonctionnelles.
Le schéma de fonctionnement de l’industrie 4.0 nécessite des activités de collaboration efficaces et un changement de nos modèles de pensée. Ainsi, et afin «de nous permettre de suivre l’évolution technologique et les mutations vécues aux mêmes moments dans les autres parties du monde, un investissement important dans les compétences devient un préalable pour le succès de l’application de la notion d’industrie intelligente aussi bien dans une configuration de production que dans une configuration d’outsourcing», précise Mounir Grami, ingénieur au Centre national de formation de formateurs et d’ingénierie de formation.

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